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Le tuyau et l’hygiène de l’eau potable

Inhiber la croissance du biofilm

  • L’intérieur du bâtiment avec des tuyaux flexibles spiralés suspendus
    Poulailler Big Dutchman
  • Figure 1 : les phases de formation du biofilm selon P. Dirckx. Dans : Biofilm Basics, Montana State University (Center for Biofilm Engineering)
    Figure 1 : les phases de formation du biofilm selon P. Dirckx. Dans : Biofilm Basics, Montana State University (Center for Biofilm Engineering)
  • Fig. 2 : le tuyau flexible spiralé en PUR après installation dans le poulailler
    Fig. 2 : le tuyau flexible spiralé en PUR après installation dans le poulailler
  • Fig. 3 : face intérieure des tuyaux. À gauche : tuyau PUR après 2,5 ans. À droite : tuyau PVC après 4,5 ans.
    Fig. 3 : face intérieure des tuyaux. À gauche : tuyau PUR après 2,5 ans. À droite : tuyau PVC après 4,5 ans.
  • Fig. 4 : un tube en PVC sous le microscope. À gauche non nettoyé, à droite nettoyé.
    Fig. 4 : un tube en PVC sous le microscope. À gauche non nettoyé, à droite nettoyé.
  • Fig. 5 : un tube en PUR sous le microscope. À gauche non nettoyé, à droite nettoyé.
    Fig. 5 : un tube en PUR sous le microscope. À gauche non nettoyé, à droite nettoyé.

Une eau hygiéniquement parfaite est la clé de voûte de l’élevage des volailles d’engraissement : les praticiens sont unanimes pour dire qu’une eau potable plus propre augmente de façon mesurable les performances de leurs animaux et a une influence positive sur leurs états de santé. Réduire le biofilm doit donc être la préoccupation centrale.

Biofilms

L’eau de puits fréquemment utilisée dans l’élevage contient des matières organiques et inorganiques en suspension, ainsi qu’une partie de la microflore naturelle du sol. Les aviculteurs doivent donc faire face à un mélange composé d’algues différentes, de levures, de bactéries, de champignons et autres microorganismes. La pénétration de microorganismes par le contact de l’animal avec la pipette de l’abreuvoir représente une autre source de contamination.

Les microorganismes adhèrent aux surfaces de l’eau en quelques minutes. Les produits métaboliques des microbes sont sécrétés dans la zone extracellulaire et permettent la construction d’une structure tridimensionnelle. Les microorganismes sont libérés et se fixent ailleurs. Le processus se poursuit à volonté et ils se propagent ainsi dans la conduite d’eau (fig. 1).

Facteur de risque tuyau en PVC

Dans un bâtiment d’engraissement, une différence de hauteur de trois à six mètres entre la conduite centrale d’alimentation en eau qui longe le plafond et les rangées d’abreuvoirs situées près du sol est à surmonter. Les ajustements en hauteur pendant l’engraissement et la période de service ne peuvent donc être réalisés qu’en utilisant des sections de conduites flexibles. En termes d’approvisionnement total en eau, cela correspond à environ trois à quatre pour cent de la longueur totale du système.

Un tuyau en tissu de polychlorure de vinyle (PVC) avec une surface intérieure plastifiée, comme on le connaît dans le jardin familial, est utilisé par défaut. Le choix semble évident, car tous les éléments qui transportent l’eau, de l’unité de raccordement aux pipettes de l’abreuvoir, sont fabriqués dans ce matériau. Mais : tous les PVC ne sont pas identiques. Le PVC-U (PVC rigide) utilisé dans les divers composants diffère sensiblement du tuyau en PVC-P (PVC souple) du point de vue de l’hygiène.

Les tuyaux en PVC sont souvent utilisés parce qu’ils résistent aux acides, aux alcalis et à de nombreux produits chimiques.

Les microbes détruisent les tuyaux en PVC

Cependant, les couleurs pâlissent avec le temps, ils durcissent et la surface se fragilise. Les rayons UV, les fluctuations de température, de pression et air-eau, ainsi que les microbes, en sont la cause.

Les dommages se manifestent d’abord par des changements de couleur de la surface. De petites fissures se forment, à travers lesquelles les microbes pénètrent encore plus profondément dans le matériau. La perte de résistance et la fragilisation en sont les résultats, les tuyaux deviennent souvent rapidement inutilisables, selon leurs charges.

Les raisons sont évidentes : les tuyaux sont placés directement devant la rangée d’abreuvoirs et se trouvent en permanence dans la zone chaude à proximité des animaux. Cela favorise la germination dans les deux sens : le chemin des germes susceptibles de pénétrer par la pipette de l’abreuvoir par contact avec l’animal est court et à l’encontre du sens du flux. Les germes introduits dans le sens du flux se multiplient immédiatement avant la rangée d’abreuvoirs, leur chemin jusqu’au bec du poulet est bref.

 Les tuyaux d’une alimentation conventionnelle en eau d’un bâtiment abritant des poulets d’engraissement ne représentent que quatre pour cent environ de la longueur totale du système. Néanmoins, leurs influences sur l’hygiène ne peuvent être surestimées.

Alternative PUR

Le polyuréthane (PUR) représente une alternative : la matière plastique est insensible aux intempéries et se distingue par sa résistance chimique. De plus, les tuyaux PUR sont d’une flexibilité élevée.

Autres avantages :

  • structure de surface lisse ;
  • résistance extrêmement élevée contre les microbes ;
  • échappement impossible des polluants (validé par la certification conformément à la réglementation de l’UE 10/2011).

Test de longue durée

PVC ou PUR ? Une ferme de Basse-Saxe, en Allemagne, qui élève des poulets de chair, s’est penchée sur la question. Cette situation a été déclenchée par une date de service à la fin de l’été 2016, lorsque le remplacement de certains tuyaux en PVC est devenu nécessaire. Raison : fatigue du matériel. Du point de vue de l’exploitant, le remplacement eut lieu beaucoup trop tôt. Il décida donc de tester un tuyau flexible spiralé en PUR dans des conditions pratiques (fig. 2).

Deux ans et demi après l’installation (février 2019), l’ouverture des conduites eut lieu le 14e jour d’une période d’engraissement en cours au niveau du raccord du régulateur de pression. Un tronçon a été prélevé pour examiner l’intérieur.

Résultat (fig. 3) : la couleur pâlie du tuyau gris en PVC indique une structure de surface attaquée et modifiée. Dans le cas du tuyau en PUR, seule une fine couche de biofilm à peine perceptible est visible.

Le doute est confirmé par le microscope (fig. 4) : le tuyau en PVC présente de nombreuses microfissures. Un nettoyage et une désinfection en profondeur sont pratiquement impossibles avec cette structure de surface. Les fissures offrent aux microbes un habitat parfaitement protégé et libre de tout mouvement d’eau.

En revanche, le tuyau flexible spiralé en PUR (fig. 5) ne présente aucun changement structurel à la surface. Même après une élimination complète des résidus du biofilm, on ne voit ni microfissures ni autres modifications. Le tuyau spiralé en PUR offre donc une surface moins sensible à l’adhésion des biofilms.

Conclusion

Des concepts d’hygiène mis en œuvre de manière cohérente améliorent considérablement la qualité de l’eau potable. En cas de problème, il est donc recommandé de vérifier les tuyaux, selon le dicton « petites causes, grands effets » : des éléments à peine visibles pourraient jouer un rôle considérable.

Auteur:
Timo Rothstein, Big Dutchman

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