Accès interdit aux virus !

Et non seulement les élevages de volailles doivent être protégés. Les éleveurs de porcs allemands étaient et sont encore très touchés par les effets de la peste porcine africaine. Là encore, il convient de maintenir l’agent pathogène éloigné des élevages en appliquant des mesures de protection appropriées.

La biosécurité commence par la réglementation de l'accès au bâtiment. Même les règles de sécurité les plus strictes restent sans effet si des personnes non autorisées parviennent à entrer dans le bâtiment.

Si la personne ne peut pas être identifiée ou ignore la demande d’identification, une alarme est déclenchée, au choix avec une sirène, un feu clignotant, un appel téléphonique ou un SMS envoyé à l'exploitant ou au responsable de la sécurité. Un fichier journal permet ensuite de vérifier qui est entré dans le bâtiment et à quelle heure.

L’intrusion d’animaux indésirables dans le bâtiment doit tout à fait être évitée. Il s’agit notamment de mouches et autres petits insectes.

Au cours de ces dernières années, la filtration de l’air entrant est devenue un élément essentiel d’un concept d’hygiène efficace, en particulier pour la protection des cheptels de grande valeur comme les grands-parents et parents.

Des filtres mécaniques permettent de minimiser l’entrée de virus via l’admission d’air frais. Ils sont montés devant les entrées d’air où ils interceptent les particules de poussière contaminées par des virus. Jusqu’à présent utilisés surtout dans les porcheries pour la protection contre le virus du SDRP, ils sont désormais aussi appliqués dans les élevages de volailles contre le virus H5N1.

Lorsque le concept de ventilation avec la filtration de l’air entrant est choisi, le système à pression égale et surpression a fait ses preuves. Par rapport aux systèmes à pression négative conventionnels, ce système implique des coûts d’investissement plus élevés mais offre une meilleure protection des animaux. En effet, contrairement aux systèmes à pression négative, aucun air non filtré ne passe par les éventuels endroits non étanches du bâtiment.

Bien entendu, cela ne signifie pas qu’une filtration en combinaison avec un système de pression négative n'est pas possible – au contraire : seulement, le risque de pénétration d’air frais non filtré est plus élevé.

Pour la filtration efficace de l’air frais, différentes solutions sont disponibles. Dans le cas de la ventilation décentralisée, il peut s’agir de petites unités de filtration individuelles pour chaque volet d’aération ou de grands modules en cas de ventilation centralisée ou encore de parois filtrantes modulaires qui sont intégrées dans le bâtiment. Dans ce dernier cas notamment, des concepts de ventilation permettant à la fois une ventilation décentralisée et centralisée peuvent être réalisés.

Le choix des ventilateurs dépend des filtres. Ils ne doivent pas seulement être prévus pour la pression différentielle supplémentaire des filtres mais disposer également de suffisamment de réserves pour compenser l’encrassement des filtres. Par conséquent, des ventilateurs économes en énergie sont incontournables .

En règle générale : plus la classe de filtration est élevée, plus le risque d’entrée d’agents pathogènes est faible.

Il convient aussi de prendre en compte qu’avec des classes de filtration plus élevées, la perte de pression initiale de l’installation augmente, de même que le niveau des coûts énergétiques. Il ne faut pas oublier non plus les frais récurrents liés au remplacement des filtres. Pendant toute la durée du fonctionnement, les filtres sont en effet chargés de particules et doivent être changés avant d’atteindre la pression différentielle maximale autorisée.  

Une surveillance de la différence de pression s’impose afin de pouvoir intervenir à temps. Si une classe de filtration trop faible est choisie ou si on a préféré économiser sur la qualité des filtres, cela risque d’entraîner une protection insuffisante ou une défaillance de l’installation ce qui, dans les cas les plus graves, peut provoquer une contamination du cheptel.

Comme tout autre composant de climatisation, le système de filtration doit également être intégré dans la commande de l’automate de climatisation. Tandis que dans le cas de la ventilation à pression négative, seule la perte de pression supplémentaire est prise en compte et la surveillance doit être intégrée, la ventilation à surpression requiert une régulation plus intelligente. L’objectif est de réduire à tout moment à un minimum absolu la part d’air frais non filtré dans le bâtiment. Cela impose des exigences élevées au contrôle de l’ambiance qui doit être en mesure de garantir en permanence la surpression.

Si par exemple, un ventilateur d'évacuation d'air est activé, l’ordinateur du bâtiment doit réagir rapidement et régler les ventilateurs d'admission. C’est le cas également si un employé ouvre une porte du bâtiment ou lors d’une panne, telle que la défaillance d’un ventilateur. Cela peut paraître simple, toutefois, si la régulation n’est pas précisément adaptée aux différents composants, une suroscillation ou sous-oscillation peut se produire et la ventilation ne se stabilise pas sur la valeur de consigne. 

La filtration de l’air entrant est un sujet complexe qui implique des frais supplémentaires. Cependant, le nombre de projets est en forte progression à l’échelle internationale. Outre en Russie, en Amérique du Sud et en Chine, le nombre de clients de l'espace européen qui planifient ou réalisent des concepts d’hygiène avec la filtration de l’air entrant ne cesse d’augmenter.

La motivation pour un tel investissement est souvent liée au fait que l’éleveur a déjà subi dans le passé un dommage économique important dû à des infections virales. D’autres agriculteurs investissent aussi car autour de leur propre exploitation se trouve une haute densité d’animaux, ce qui augmente nettement le risque d’infection par l’air.

Auteurs :

Uwe Beuse
Artur Treichel
Big Dutchman International GmbH 
DGS Magazin 48/2021